Paris Match | Cambodge : étrangers dans leur pays

Par Louise Audibert

Bannis des Etats-Unis après leur sortie de prison, ces Cambodgiens se retrouvent dans un pays qu’ils ne connaissent pas. Depuis 2002, une loi sur la double peine permet l’expulsion de résidents permanents américains, et l’administration Trump accélère la cadence. Paris Match a rencontré certains de ces déportés à Phnom Penh.  

Quartier de Tuol Tom Pong, Phnom Penh, un soir de mai. Aux abords du marché russe où s’entassent les stands de street food, Kay-Kay, figure emblématique de la communauté des déportés, a ouvert, il y a quelques années, le Cool Lounge. Dans ce petit établissement, le Cambodgien tatoué des pieds à la tête accueille régulièrement les expulsés de l’Oncle Sam. L’un des murs est recouvert d’une énorme fresque représentant Phnom Penh : « Ce sont les enfants du quartier qui l’ont peinte », précise-t-il. Au fond du bar, un grand écran diffuse des clips de rap américain, et la poignée de clients présents chantent les paroles dans un anglais parfait en trinquant. « Comme on a passé la majeure partie de notre vie aux Etats-Unis, on se parle plus en anglais qu’en khmer, même si on le maîtrise aussi », lance l’un d’eux.

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