RFI | Cambodge: le principal dirigeant de l'opposition Kem Sokha reste en prison
Par la correspondante de RFI à Phnom Penh : Juliette Buchez
Après un an de détention, la demande de remise en liberté sous caution de Kem Sokha a été rejetée ce mercredi 22 août au matin par la Cour suprême. Le leader de l'ancien principal parti d'opposition est accusé d'avoir cherché à renverser le gouvernement avec l'appui d'une puissance étrangère. Son parti a été dissous en novembre 2017. Son absence aux élections législatives de juillet dernier a été particulièrement critiquée. Le parti du Premier ministre Hun Sen vient d'emporter la totalité des sièges au Parlement. Alors qu'une activiste vient d'être graciée et deux journalistes relâchés sous caution, certains espéraient le voir lui aussi libéré.
La demande de libération sous caution de Kem Sokha a été motivée par son état de santé, d'après ses avocats. La Cour suprême rejette aujourd'hui la demande, en partie au motif que la libération de l'ancien chef d'opposition pourrait provoquer des troubles dans la société.
« En tant qu'avocat j'espérais aussi que mon client, M. Kem Sokha, serait libéré ce matin, mais nous sommes déçus par la décision », regrette Heng Pheng, l'un des avocats de Kem Sokha.
Devant la Cour suprême, une petite centaine de supporters de Kem Sokha avaient fait le déplacement en signe de soutien. Parmi eux, d'anciens membres du CNRP, le Parti du sauvetage national du Cambodge, dissous, dont le prince Sisowath Thomico. « Il n'y a pas de fondement à la détention de Kem Sokha. Donc quoi qu'il arrive maintenant, c'est une mise en scène », lance-t-il.
LES ONG MONTENT AU CRÉNEAU
L'analyste politique Kim Sok est aussi venu observer les événements à la Cour suprême. Il vient d'être libéré au terme d'une peine de 18 mois de prison pour diffamation, après des commentaires sur l'assassinat de Kem Ley, un autre commentateur politique. « Si [Kem Sokha] n'a pas été libéré, c'est parce que c'est un leader potentiel. Sa libération serait un obstacle pour les dirigeants actuels », avance Kim Sok.
Depuis son arrestation, les demandes de libération de Kem Sokha venues d'organisations, d'Etats ou d'institutions internationales se sont multipliées.
A l'issue des élections, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a redemandé la libération d'opposants politiques, de journalistes ou de défenseurs des droits de l'homme.
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