22 janvier : Mémoire du Bx Jean Turpin du Cormier, prêtre et ses compagnons, martyrs

Le 22 janvier, dans le Diocèse de Laval, nous faisons mémoire du Bx Jean Turpin du Cormier, curé de la Trinité à Laval, et de ses compagnons, martyrs.
Voilà ce que nous apprenons dans le livret du "Propre du Diocèse de Laval"

Notice :
L'année 1794, année de la Terreur, verra le martyre de nombreux témoins de la foi. Le 21 janvier 1794, à Laval, sur la place de la Trémoille, 14 prêtres moururent sur l'échafaud. C'étaient Jean Turpin du Cormier, curé de la paroisse de la Trinité à Laval, Jean Triquerie, moine cordeliers, et douze autres prêtres séculiers : Jean-Marie Gallot, Joseph Pelé, René Ambroise, prêtres à la Trinité, Julien Morin, prêtre à Saint Vénérand, François Duchêne, chapelain du Chapitre Saint Michel, Jacques André, curé de Rouessé-Vassé, André Duliou, curé de Saint-Fort, Louis Gastineau, chapelain de Port-Brillet, François Migoret, curé de Rennes-en-Grenouilles, Julien Moulé, curé de Saulges, Augustin Phelipot, curé de la Bazouge-des-Alleux, Pierre Thomas, aumônier de l'hôpital de Château-Gontier.

Le 5 février 1794, Françoise Mézière est guillotinée à Laval.

Le 13 mars 1794, sœur Françoise Tréhet est guillotinée à Ernée et sœur Jeanne Véron, le 20 mars.

Le 25 juin 1794, sœur Monique Lhuillier meurt guillotinée à Laval.

Le 17 octobre 1794, Jacques Burin, curé de Saint Martin de Connée, meurt sous les balles à Champgenêteux.

Ces martyrs sont inscrits au martyrologe de notre Église par le Pape Pie XII, le 19 juin 1955.


Relation du procès des martyrs de Laval :
Les quatorze prêtres furent amenés au greffe du Tribunal révolutionnaire de Laval le 21 janvier 1794. Quand vint le tour du Père Jean-Baptiste Triquerie, le Président Clément lui demanda:
- As-tu prêté le serment de 1791 ?
- Non.
- Le serment de Liberté-Egalité ?
- Non, citoyen. J'étais sur mon lit, malade, lorsqu'on demanda le serment.
- Ce n'est pas là une dispense, remarqua avec aigreur l'Accusateur public Volcler.
Moi j'étais malade, je me fis apporter le registre sur mon lit et je signai le serment.
- Citoyen, dit le Père Triquerie, j'étais fils de saint François; par mon état, je devais être mort au monde et j'ignorais les lois. Mon unique occupation était de prier Dieu pour ma patrie, ce que je n'ai jamais manqué de faire.
- Ne viens pas ici pour nous prêcher. Et depuis que tu n'es plus aumônier des Franciscaines, qui t'a donné les moyens d'existence, puisque tu n'as pas de fortune?
- Citoyen, la charité des fidèles.
Le Père Triquerie demanda alors la signification du serment qu'on voulait exiger de lui.
- Le serment que nous exigeons de toi, expliqua le Président Clément, c'est d'être fidèle à la République, de ne professer aucune religion, ni la catholique qui est sans doute la tienne ...
- Ah ! vraiment non, citoyen, s'écria le Père, je serai fidèle à Jésus Christ jusqu'à mon dernier soupir!
« Jamais je n'oublierai cette réponse, ajouta Monsieur Langlois. Cette belle confession de foi me toucha jusqu'au fond du coeur et je crus entendre les martyrs des premiers siècles».
A la fin de son interrogatoire, le Père Triquerie éprouva une syncope. Une de ses parentes, la femme de son cousin Ducret, lui apporta une fiole de vin et un verre qu'elle fit passer de main en main.
Furieux, Guilbert fit arrêter la généreuse chrétienne qui, pour son acte de charité, demeura trois jours en prison.
Les quatorze confesseurs de la foi, condamnés à mort, furent conduits sur la place où se dressait la guillotine. L'un d'eux dit à la foule: « Nous vous avons appris à vivre, apprenez maintenant de nous à mourir ».
(Illustration : Bas-relief des Martyrs de Laval, Cathédrale de la Trinité, Laval)

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