Prêtre et franc-maçon...!!!

On apprend dans les médias que le Curé de Megève a été démis de ses fonctions parce qu'il appartient au Grand Orient de France depuis plus de 10 ans, et que cela a été révélé par lettre anonyme à son évêque.

J'avoue que le procédé de la lettre anonyme est détestable, mais ce cher confrère a été entendu par son évêque, à qui il a affirmé, dans un premier temps, ne pas être franc-maçon. Puis il a finalement avoué. Et quand on lui a demandé de choisir entre l'Eglise et la franc-maçonnerie, il a préféré choisir la franc-maçonnerie ! Dont acte : il n'a plus qu'à quitter l'Eglise. Rien de plus normal ! Pourquoi s'en étonner ?

Je résume donc :

1. Ce prêtre, qui le jour de son ordination a promis respect et obéissance à son évêque, s'est rendu coupable de mensonge envers son évêque en affirmant en 2010 ne pas être franc-maçon alors qu'il l'était depuis 2001.

2. Comme prêtre, il ne pouvait pas ignorer l'incompatibilité entre le fait d'appartenir à la franc-maçonnerie et le fait d'être non seulement prêtre, mais tout simplement chrétien : on ne peut pas être chrétien et franc-maçon, cela a été réaffirmé très clairement par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en 1983, et le texte est en ligne sur le site du Vatican (ICI). Ce cher confrère peut ne pas être d'accord avec cette règle, mais cela ne change rien à l'affaire : en pleine connaissance de cause, il a sciemment décidé de bafouer une règle de l'Eglise qu'il avait pourtant promis de servir, et qui, accessoirement, lui fournissait son logement et sa rémunération.

3. L'autorité légitime dont il dépend lui a donné le temps de s'expliquer et de réfléchir : la sanction, qui aurait pu être immédiate, a été retardée pour lui donner le temps de se reprendre. Le choix était clair : soit vous respectez l'engagement et la promesse de votre ordination, vous quittez les franc-maçons et vous restez prêtre, soit vous choisissez la franc-maçonnerie, et donc vous cessez d'exercer votre ministère de prêtre. C'est la même situation que ce qu'on a pu connaître avec des prêtres qui entretenaient plus ou moins clandestinement une relation avec une compagne. Chacun est libre de ses choix, mais ensuite il faut les assumer : on ne peut pas vouloir le beurre et l'argent du beurre ! Si vous trahissez les promesses prisent (librement) le jour de l'ordination, si donc vous trahissez l'Eglise, il faut assumer : il faut la quitter ! Ou bien, se ressaisir, arrêter ses bêtises et reprendre le chemin de la raison.

4. Bilan : l'Eglise est bonne mère, car contrairement à la franc-maçonnerie, elle ne cache rien à ceux qui s'engagent en son sein ! Tout est clair dès le départ, et ceux qui trahissent le font forcément en connaissance de cause. Contrairement à ce que tout le monde nous explique, ce n'est pas l'Eglise ou son évêque qui le mettent dehors : cela fait une dizaine d'années qu'il avait déjà quitté l'Eglise, à partir du moment où il a fait secrètement allégeance à une organisation dont l'un des buts avoués est la suppression des religions et le combat contre les dogmes et valeurs de l'Eglise catholique... Comme le père du fils prodigue, son évêque attend maintenant qu'il se reprenne et rentre au bercail...

En complément, deux documents :
- une note très intéressante réalisée par la Chancellerie du diocèse d'Annecy qui synthétise les éléments pour lesquels la double appartenance n'est pas possible.

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